Mardi 21 décembre 2010 à 21:37

 

Vendredi 1er octobre 2010 à 16:28

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Vendredi 30 avril 2010 à 11:54



"Pour que les Dieux s'amusent beaucoup, il importe que leur victime tombe de haut."
La machine infernale. COCTEAU.

"Le fléau n'est pas à la mesure de l'homme, on se dit donc que le fléau est irréel, c'est un mauvais rêve qui va passer. Mais il ne passe pas toujours et, de mauvais rêve en mauvais rêve, ce sont les hommes qui passent, et les humanistes, en premier lieu, parce qu'ils n'ont pas pris leurs précautions. (...). Ils se croyaient libres et personne ne sera jamais libre tant qu'il y aura des fléaux".
La peste. CAMUS.

Mercredi 9 septembre 2009 à 14:19


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Samedi 5 septembre 2009 à 18:46

Il manquait une fin à cette expérience.
Je crois que je n'avais pas le courage de conclure, j'aime quand les choses restent en suspend, conclure c'est toujours gacher un peu.

Je m'y colle quand même, un mois après mon retour il serait temps. 
Mais avant je tiens à résumer mes derniers jours...


Après un mois passé à Fort William je suis parti, une après midi, vers 14h, en bus, en direction de Glasgow.
Ce trajet en bus fut particulier; c'est sur la route traversant les montagnes de Glencoe, sous la pluie, que j'ai réalisé que je ne voulais pas partir. C'est à ce moment là que j'ai compris que mon voyage était fini, que je n'avais aucune envie de passer par la case "Glasgow", et que l'essentiel maintenant était de rentrer en France...


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Glasgow est une ville assez triste, mais on m'avait prévenu. La cité fait pale figure à coté d'Edimbourg. 
Fort heureusement de nombreux musées sont de qualité et doivent être vus (The Art Gallery and Museum, The Hunterian Museum situé dans l'Université de Glasgow)
 
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    Il y a de plus de nombreux parcs magnifiques; je ne pensais pas trouver mieux que le jardin botanique d'Edimbourg, mais celui de Glasgow n'a pas à rougir. Il est incroyable. 

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    De nombreuses serres sont à visiter, chacune sur un thème précis (ici, les plantes carnivores), ce sont toutes de véritables petits bijoux.    
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    Un autre lieu de la ville vaut le détour: Necropolis. Situé sur une colline juste à coté de la Cathédrale St Mungo et de son musée des religions, l'immense cimetière offre une vue sur la ville, ainsi qu'une atmosphère vraiment particulière...

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    Mais dans son ensemble la ville n'est pas très agréable; envahie de voitures, dédiée aux voitures, elle se donne l'air d'un grand circuit. La comparaison avec Edimbourg est assez flagrante, à l'image de la "M8", une six voies (qui se séparent ensuite en 8 voies en plein centre ville)
    coupant la ville, en son milieu... Imaginez le bruit, et la tristesse du paysage.http://julien.cowblog.fr/images/DSC2125.jpg
    Quand les écossais parlent de Glasgow, l'une des premières choses qui vient est "la ville est géniale pour faire du shopping"... Il s'agit effectivement de l'un des seuls intérêts de la ville... et quel intérêt... et il faut vraiment aimer le shopping, ce qui n'est pas vraiment mon cas...

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    Trois jours à Glasgow, mais je n'avais plus coeur à vivre pleinement ce séjour. Je ne pensais plus qu'à Paris, je ne pensais plus qu'à rentrer. 
La veille de partir la fermeture éclair de ma valise a craqué, et n'ayant pas l'envie de faire du shopping et ne trouvant pas d'ailleurs de modèle à mon gout je suis allé en acheter une chez un pakistanais pour une dizaine de livres. J'espèrais qu'elle tiendrait le coup jusqu'à mon retour, mais c'est là que le cauchemar à commencé...
Le lendemain matin, sur les 500 mètres qui séparaient l'auberge de la gare, j'ai perdu de nombreux morceaux de valise sur le chemin. Cette matinée fut donc déjà très stressante, mais également pour une autre raison; il m'a été impossible de trouver une balance et j'ignorais alors totalement le poids de ma valise: je ne devais pas dépasser 15kg. En arrivant à l'aéroport, très mauvaise surprise, la valise pèse 20,7kg... L'hotesse me demande alors si je veux payer le supplément (de 100 euros (20 euros le kilo)) ou si je préfère retirer des objets... Evidemment j'opte pour le second choix (qui n'en est pas un); je saisis donc ma valise pour la reprendre mais la poignée s'arrache en projetant des bouts de plastique, l'hotesse pousse un cri de surprise.. A l'écart, sur une autre balance, je commence à retirer des vêtements et à les enfiler, voyant au fur et à mesure de l'essayage les grammes disparaitre... Finalement je parviens à l'incroyable, la valise ne pèse plus que 15.5kg et l'hotesse l'accepte. Mais cet exploit m'oblige désormais à porter 3 tshirts, 3 pulls, 3 sweats, 3 jeans, une veste, une echarpe et mes chaussures de randonnée... Je pars sous le regard moqueur de l'hotesse jusqu'au portique de sécurité, et comble de malchance, évidemment, je sonne. Un agent de sécurité, aimable, vient me palper, mais il sent très vite qu'il y a quelque chose d'anormal au niveau de mon jean et je dois alors lui expliquer pourquoi j'en porte trois... il se met à rire et me laisse partir...

Je dois d'abord patienter, assez longtemps, avant que les portes s'ouvrent, je meurs de chaud.. Je peux retirer les pulls dans l'avion mais pas les jeans. Ma valise, heureusement, à l'arrivée est encore "entière"...


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Au final, pourquoi suis-je parti? Et ai-je trouvé là bas ce pourquoi je suis parti?

Je suis parti parce que j'avais besoin de me sentir libre, libre et autonome. Autonome, je le suis devenu, un peu trop peut être; décidant seul ce que je voulais faire chaque jour, où je voulais aller, comment je voulais y aller, et pour combien de temps. Mais autonomie n'est pas liberté. Je me sentais bien, mais je ne crois pas avoir été libre; à aucun moment je n'ai véritablement ressenti ce sentiment de liberté. Etre libre, ce n'est pas être seul. Si je n'étais pas libre c'est parce que j'étais sans cesse esclave des gens qui me manquaient.
J'y pensais tout le temps. 

J'ai vu beaucoup de choses, j'ai rencontré de nombreuses personnes (si différentes les unes des autres, pour des durées allant de quelques heures à plusieurs semaines, d'ailleurs quand je m'amuse à faire une liste mentale des visages que j'ai connu le résultat est incroyable...), j'ai visité de nombreux lieux, mais à chaque fois il me manquait une pellicule photo. Il me manquait quelqu'un avec qui j'aurais pu confronter ce que je découvrais. Quelqu'un avec qui réfléchir, quelqu'un qui réfléchirait ce que je voyais, au sens propre. 

Je suis conscient d'avoir beaucoup appris. L'une des premières choses est d'avoir moins peur de ce que je ne connais pas encore. Dit comme ça, l'enseignement est énorme. Pour être plus précis, ce voyage m'a permis de me demander "après quoi je cours?" et "qu'est-ce que je risque?". De nombreuses images issues d'Ecosse sont clairement imprimées dans mon esprit, mais deux d'entre elles le sont plus particulièrement: d'abord: moi, assis sur un banc blanc, à Inverness, à quelques dizaines de minutes de prendre un bus qui m'emmenera à Fort William pour un mois, ville perdue au milieu de nulle part, moi assis, hésitant, écrivant, pesant le pour et le contre, réfléchissant à m'en rendre malade, avançant, reculant. Pour finalement monter dans le bus. Ensuite: le chauffeur du bus de quartier, très gros, barbu, qui tourne la tête et qui dit "BANAVIE!". Une vieille ecossaise me sourit, je descends avec ma valise, et je n'ai devant moi que quelques maisons perdues au milieu de nulle part. Je fais quelques pas mais mes jambes tremblent à l'idée de rester ici un mois. J'aperçois l'hotel en question et je le trouve minable. Je fais demi tour, bien décidé à trouver un autre bus et partir pour Glasgow directement. Mais un vieux monsieur qui arrose ses fleurs me lance "Vous êtes perdu? Je peux vous aider?" et moi bafouillant le nom de l'hotel.
"Chase the Wild Goose Hostel"
Et lui qui tient alors à m'accompagner, et moi qui n'ai plus le choix.

J'ai passé un mois incroyable là bas; comme sur une autre planète. Isolé de tout, serein, bien, juste bien.
Je me suis juré de ne plus avoir peur, j'ai le droit d'hésiter, mais je ne dois plus faire demi tour parce que j'ai peur... Un mois, ou même une année, ce n'est rien dans une vie. On a le droit de faire des erreurs, au final on apprend toujours.

Je ne pense qu'à repartir.

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