Quel est cet étrange pouvoir magnétique qui attire à moi tous les cas sociaux/marginaux/dégénérés de cette ville? (Et je pèse mes mots).

En ce domaine, pour que vous vous rendiez compte au mieux de la situation, je pense que la meilleure façon est de passer tout de suite aux divers exemples (de toute façon vous n'attendez que ça bande de chacaux (un chacal, des chacaux).

On peut donc déjà évoquer ce merveilleux après midi d'automne 2006, célébrant mes premières semaines à Paris, mes premiers moments à la fac et mes débuts d'indépendance. Je m'en allais, innocemment, faire mes courses au Monoprix du coin, encore bercé par une image naïve de la vie en société comme seuls peuvent en avoir des immigrés meldois. C'est à l'intérieur du magasin que la vision d'horreur se produisit. Se tenait devant l'escalator quelque chose qui ressemblait à une femme, énorme, le visage recouvert de crasse. Elle portait un pull, qui, sur le col ainsi que sur la volumineuse poitrine était recouvert de ce qui pouvait ressembler à une large auréole de vomi. La femme, pardon, le monstre, me toise, et me lance un retentissant:

"Hey crottin de merde, tu prends combien pour qu'j'te baise?"

Proposition dite suffisamment forte pour que tous les clients se retournent et nous regardent ("nous" beurk). C'est bien évidemment choqué (si si) que je suis sorti du magasin.


Deuxième exemple, plus récent, de mon super pouvoir magnétique, dimanche dernier, au soir.

Je rentrais de Meaux pour venir à Paris, j'avais avec moi ma valise et deux sacs. Il faisait déjà nuit, et il n'y avait pratiquement plus personne dans la rue. Je descendais le boulevard pour regagner mon appartement, et, presque arrivé chez moi, je vois quelqu'un en plein milieu du trottoir.
En m'approchant, je me rends compte que la personne est habillée bizarrement. Au fur et à mesure de la progression, je réalise que quelque chose cloche.
L'individu en question porte des mocassins noirs vernis, des collants, une jupe assez longue rose, divers tissus sur le haut du corps, globalement rose, très fleuri. Et sur la tête, une coiffe en dentelle, coiffe qui faisait qu'on ne pouvait pas voir son visage (par sa taille, mais aussi par l'ombre projetée sur sa face). La coiffe rappelait celle d'une poupée de porcelaine, et à bien y regarder, c'est toute la tenue qui faisait penser à une poupée.
La personne, haute et massive, avançait dans ma direction, lentement, très lentement, en ne faisant que de tout petits pas.
Au moment de la croiser, j'ai ralenti, afin de voir son visage, je n'étais pas sûr de son sexe.
Et c'est à ce moment que la rencontre -déjà pour le moins cauchemardesque- tourne au drame, la personne tourne brutalement la tête et me fixe, bien que je ne puisse voir ses yeux, alors je prends peur, détourne le regard, et marche droit devant moi.
Après environ 2 secondes je me retourne et me rends compte que "la poupée humaine" a fait demi tour et s'est mise à me suivre. Je presse alors le pas. Elle aussi.
Bien qu'encombré de mes sacs, je vais de plus en plus, en veillant toutefois à ce que celle ci ne réalise pas que j'ai peur.
Tout au long de la "course poursuite" la poupée ne me rattrape pas, mais elle ne perd pas non plus de terrain, et c'est quasiment en trottinant que j'arrive devant la porte de mon immeuble, je compose le code de la porte d'entrée le plus vite possible et je m'engouffre à l'intérieur sans prendre le soin d'allumer la lumière. Je me cache alors dans le coin du hall d'entrée et attend, prêt à voir surgir la bête humaine dans la lumière de la rue. Ce n'est qu'à ce moment là que je me rends compte que je suis essoufflé et que mon cœur bat à rompre.

*

Il y a d'autres rencontres dans ce genre, je pourrai parler de l'homme surexcité du métro "bande de trous du cul" mais la rencontre n'est pas aussi palpitante que celles déjà évoquées, ou même la brillante Claire, qui, en plus d'avoir pour habitude de déposer des bols remplis d'eau dans sa chambre et dans la salle de bain, prend à un malin plaisir à éteindre son ordinateur en fin d'examen, effaçant du même coup un devoir (évidemment non sauvegardé) comptant pour les examens... ou même un individu du nom de Jean Marie, dont une des seules préoccupations est de se cacher/battre dans son appartement pour que personne ne lui vole son serpent en plastique.. que de gens bizarres rencontrés à Paris... Enfin... je suppose que je peux faire confiance à mon pouvoir magnétique pour écrire une suite à cet article.

  *Image non contractuelle, ma poupée à moi était beaucoup moins..... séduisante.
(parce que là... je pense que je lui aurai même donné le code de la porte d'entrée.