Dimanche 28 septembre 2008 à 17:29

Vacances essentiellement passées sur Paris, mais cela ne saurait durer (huhu, encore 4 jours)
Vacances pour profiter de Paris, pour (re)voir ses amis, pour jouer au barman, et pour réviser ses rattrapages.

Période estivale loin d'être aussi désagréable que prévue. Des journées essentielles, un boulot agréable, et un petit tour en Europe très attendu et qui se promet fabuleux. Un détail encore, qui devrait tomber d'ici 3 jours, et qui me permettrait de dire que j'ai réellement passé un bon été.

Paris n'a pas le même visage en été.
Il y a du soleil sur le XV°.


 


 


 


 


 


 


 


 


 


 

Il fait si beau sur la ville, si beau sur les toits... Envie d'ouvrir la grille, aux témoins d'Jéhovah...
 

Samedi 27 septembre 2008 à 23:47

Alors oui, j'ai échoué au premier semestre de ma deuxième année de droit.
Et effectivement, j'ai également échoué - ou du moins, pas réussi à combler mon retard - au second semestre.
Oui, oui, j'ai eu les rattrapages "comme prévu".
J'ai passé mes rattrapages, sans réellement briller, et je dois attendre encore 4 jours pour avoir mes résultats.

Deux personnages cohabitent.
L'un, résolu. Il sait que tout est déjà plus ou moins écrit. Echec en janvier, échec en juin. Le dernier acte doit être prononcé, comme cela a été décidé. Rien ne peut le sauver, ce qu'il a fait en septembre ne peut pas être qualifié de "bon travail", il acceptera donc la notation conséquente. Rien de plus triste évidemment, mais il ne se rend pas bien compte. Il a les yeux rivés sur sa maladresse, son poil dans la main, son incapacité; et peu sur les conséquences.
Mais il y a de la peur aussi, beaucoup de peur, de la peur et de la révolte. Non, non, NON, il ne PEUT pas retourner en L2. Il ne supportera pas de retourner en L2. "Retourner" et pas "rester", car il n'est déjà plus en L2.

Le second personnage a été fabriqué par son entourage. Tout le monde, absolument tout le monde lui a asséné le même discours, un discours facile, gratuit. Un discours qui se veut rassurant. Non, tu vas aller en L3, il n'y a aucune raison (...), arrête de t'en faire, arrête d'en parler, arrête d'y penser.
Alors je suis devenu ce personnage, naïf, stupide. J'y ai cru. Un mois de patience pour avoir les résultats, et je pense que c'est parce que la période d'attente est aussi longue que j'ai choisi cet état d'esprit/cet état d'espoir. J'y ai cru si bien que j'ai quasiment oublié que je pouvais toujours retourner en L2, que rien ne me sauvait.

Et c'est un rêve, ou plutôt une série de rêves (bien que celui de cette nuit soit -pour l'instant- le point ultime) qui m'ont rappelé que, non, rien n'était encore assuré. Ma situation est toujours précaire. Pour résumer, dans ce rêve, j'échouais. J'apprenais que je n'avais pas mes rattrapages. Et le sentiment premier, et majeur, c'est l'incompréhension. Non, je ne pouvais pas accepter cette annonce. Je tombais de haut.
Ce rêve est une mise en garde: Julien, tu risques toujours de tomber de haut. Mon inconscient est mon meilleur conseiller, c'est lui qui trouve les mots justes, appropriés à la situation.

Le premier personnage refait son entrée, encore plus cruel et omniprésent.

Presque tout le monde m'a pourtant sorti le discours du "mais évidemment que tu vas l'avoir" "attends, il ne te manque que 5 points" (sauf que ce n'est plus 5 points, les matières où je n'ai pas la moyenne retombant à 0). Tous, presque tous, mes amis, mes proches, ma mère... Avec une mention spéciale pour cette remarque qui retourne l'estomac et fait grincer des dents: "Vu ce qu'il te faut pour avoir ton année, si tu n'as pas les rattrapages, t'es vraiment nul hein"... tristesse.

J'ai beau y réfléchir, je suis persuadé n'avoir jamais usé de telles paroles pour rassurer quelqu'un. Ca me semble tellement maladroit, ça me rend tellement malade. Seul, face à moi même. C'est irresponsable et méprisant. C'est gratuit et stupide. Ce n'est pas aider que d'envoyer balader quelqu'un comme ça.
Je me souviens d'une personne étant quasi-persuadée d'échouer à son Bac S, même si je savais qu'elle l'aurait (d'autant plus quand on connaît la valeur du bac de nos jours), jamais je ne lui ai sorti ce discours facile.
Voir avec tes yeux. Comprendre pourquoi la personne doute, quels éléments font qu'un échec est envisageable, voir dans la totalité une situation, calculer, relativiser.

Cet article n'est pas destiné à adresser des reproches. Il n'est qu'un aide-mémoire, une photographie de l'instant. Il m'est purement destiné. Simplement parce que dans quelques jours, quelque soit la réponse, j'aurai totalement oublié ce que je ressens aujourd'hui. Et cette incertitude, ce doute qui me ronge, cet épisode inévitable constituera l'une des pierres importantes de ma vie. Et je veux m'y replonger tel que je l'aurait ressenti sur l'instant.

Le bout du tunnel n'est plus très loin, et, j'y tiens, il n'est pas exagéré de dire que ces résultats vont changer ma vie. Je suis à un carrefour de ma vie. Je ne sais absolument pas ce qui m'attend pour 2008/2009. Ou je reste avec les personnes qui comptent pour moi, et je fais une année de faculté "standard". Ou je m'éloigne d'eux, forcément, pour refaire ce que j'ai déjà fait. Ou même autre chose.
 

Vendredi 5 septembre 2008 à 21:42

« Comme je marchais sur la plage au soir de ma vie, je me suis retourné,
Et j'ai vu sur le sable l'empreinte de mes pas.
Chaque pas était un jour de ma vie et ils étaient tous là,
Je les ai tous comptés et reconnus…

Du plus loin que j'ai vu, à coté de mes traces
S'imprégnait une trace jumelle,
C'étaient les pas de Dieu qui marchait côte à côte,
Comme il me l'avait promis tout au long de ma vie ;

Et comme je regardais ce long ruban de nos traces parallèles,
Il me sembla voir qu'à certains endroits
il se rétrécissait et que seule une empreinte se lisait sur le sable.

C'était l'empreinte des jours les plus noirs, ces jours de larmes et de deuil,
lorsque l'on se sent souvent très seul et abandonné ;
Jours d'angoisse et de mauvais vouloir aussi ; jour d'épreuves et de doute.
Jours intenables…jour où moi aussi j'avais été intenable.

Alors, me tournant vers le Seigneur, j'osai lui faire des reproches :
« Tu nous as pourtant promis d'être avec nous tous les jours !
Seigneur où étais-tu lorsque j'ai tant pleuré ?
Pourquoi ne marchais-tu pas à mes cotés ? »

Et le Seigneur m'a répondu :
« Mon enfant bien aimé, les jours où tu ne vois qu'une trace sur le sable, ce sont les jours où je te portais
. »

Barros, poète brésilien.

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