Samedi 2 février 2008 à 12:06

Quel est cet étrange pouvoir magnétique qui attire à moi tous les cas sociaux/marginaux/dégénérés de cette ville? (Et je pèse mes mots).

En ce domaine, pour que vous vous rendiez compte au mieux de la situation, je pense que la meilleure façon est de passer tout de suite aux divers exemples (de toute façon vous n'attendez que ça bande de chacaux (un chacal, des chacaux).

On peut donc déjà évoquer ce merveilleux après midi d'automne 2006, célébrant mes premières semaines à Paris, mes premiers moments à la fac et mes débuts d'indépendance. Je m'en allais, innocemment, faire mes courses au Monoprix du coin, encore bercé par une image naïve de la vie en société comme seuls peuvent en avoir des immigrés meldois. C'est à l'intérieur du magasin que la vision d'horreur se produisit. Se tenait devant l'escalator quelque chose qui ressemblait à une femme, énorme, le visage recouvert de crasse. Elle portait un pull, qui, sur le col ainsi que sur la volumineuse poitrine était recouvert de ce qui pouvait ressembler à une large auréole de vomi. La femme, pardon, le monstre, me toise, et me lance un retentissant:

"Hey crottin de merde, tu prends combien pour qu'j'te baise?"

Proposition dite suffisamment forte pour que tous les clients se retournent et nous regardent ("nous" beurk). C'est bien évidemment choqué (si si) que je suis sorti du magasin.


Deuxième exemple, plus récent, de mon super pouvoir magnétique, dimanche dernier, au soir.

Je rentrais de Meaux pour venir à Paris, j'avais avec moi ma valise et deux sacs. Il faisait déjà nuit, et il n'y avait pratiquement plus personne dans la rue. Je descendais le boulevard pour regagner mon appartement, et, presque arrivé chez moi, je vois quelqu'un en plein milieu du trottoir.
En m'approchant, je me rends compte que la personne est habillée bizarrement. Au fur et à mesure de la progression, je réalise que quelque chose cloche.
L'individu en question porte des mocassins noirs vernis, des collants, une jupe assez longue rose, divers tissus sur le haut du corps, globalement rose, très fleuri. Et sur la tête, une coiffe en dentelle, coiffe qui faisait qu'on ne pouvait pas voir son visage (par sa taille, mais aussi par l'ombre projetée sur sa face). La coiffe rappelait celle d'une poupée de porcelaine, et à bien y regarder, c'est toute la tenue qui faisait penser à une poupée.
La personne, haute et massive, avançait dans ma direction, lentement, très lentement, en ne faisant que de tout petits pas.
Au moment de la croiser, j'ai ralenti, afin de voir son visage, je n'étais pas sûr de son sexe.
Et c'est à ce moment que la rencontre -déjà pour le moins cauchemardesque- tourne au drame, la personne tourne brutalement la tête et me fixe, bien que je ne puisse voir ses yeux, alors je prends peur, détourne le regard, et marche droit devant moi.
Après environ 2 secondes je me retourne et me rends compte que "la poupée humaine" a fait demi tour et s'est mise à me suivre. Je presse alors le pas. Elle aussi.
Bien qu'encombré de mes sacs, je vais de plus en plus, en veillant toutefois à ce que celle ci ne réalise pas que j'ai peur.
Tout au long de la "course poursuite" la poupée ne me rattrape pas, mais elle ne perd pas non plus de terrain, et c'est quasiment en trottinant que j'arrive devant la porte de mon immeuble, je compose le code de la porte d'entrée le plus vite possible et je m'engouffre à l'intérieur sans prendre le soin d'allumer la lumière. Je me cache alors dans le coin du hall d'entrée et attend, prêt à voir surgir la bête humaine dans la lumière de la rue. Ce n'est qu'à ce moment là que je me rends compte que je suis essoufflé et que mon cœur bat à rompre.

*

Il y a d'autres rencontres dans ce genre, je pourrai parler de l'homme surexcité du métro "bande de trous du cul" mais la rencontre n'est pas aussi palpitante que celles déjà évoquées, ou même la brillante Claire, qui, en plus d'avoir pour habitude de déposer des bols remplis d'eau dans sa chambre et dans la salle de bain, prend à un malin plaisir à éteindre son ordinateur en fin d'examen, effaçant du même coup un devoir (évidemment non sauvegardé) comptant pour les examens... ou même un individu du nom de Jean Marie, dont une des seules préoccupations est de se cacher/battre dans son appartement pour que personne ne lui vole son serpent en plastique.. que de gens bizarres rencontrés à Paris... Enfin... je suppose que je peux faire confiance à mon pouvoir magnétique pour écrire une suite à cet article.

  *Image non contractuelle, ma poupée à moi était beaucoup moins..... séduisante.
(parce que là... je pense que je lui aurai même donné le code de la porte d'entrée.

Lundi 24 décembre 2007 à 19:09

« Jésus alla vers eux, marchant sur la mer. » Matthieu 14.25-33

Mouais, facile, JC avait évidemment un truc.


Concernant l'hiver il y a des signes qui ne trompent pas. Réchauffement climatique ou pas il y a bien longtemps que je n'ai pas vu le canal de l'Ourq entièrement gelé.


AAAaaahhh c'est magnifique, j'ai bien conscience que ça fait beaucoup de photos en seulement deux articles, mais je ne pouvais pas résister...

[Il va falloir que je me calme en tout cas, déjà deux articles de suite dans lesquels je cite la Bible, ça devient pesant.]

Dimanche 23 décembre 2007 à 1:04

Noël... Noël... Vacances....  aah... l'après midi fut consacré aux courses de Noël. 
                   (bon ok, 3 jours avant Noël, je ne sais pas si c'est une très bonne idée)


 




La portée de l'article n'a pas un très grand intérêt, mais laissons nous tout de même submerger par la magie de Noël, c'est de circonstance.

C'est agréable toutes ces lumières, ces décorations...? non?


Je ne peux pas partir sans aborder un dernier point, on me traitera surement de vieux réac (ah, sans doute parce que c'est déjà fait), mais tant pis de toute façon. Au cours de cette traversée meldoise, je suis retombé face à une chose qui m'avait déjà interpellé la première fois, il y a quelques jours.

Il y a, à Meaux, rue du Grand Cerf, les restes d'une Eglise datant du XV°s, l'église St Christophe, et il ne reste plus que le portail.

Un commerce s'est installé à l'intérieur, alors que, non seulement c'est un monument historique mais c'est surtout un espace, quoiqu'il en reste, religieux, c'est déjà assez choquant je trouve, mais le plus fou, c'est que ces "marchands du temple" sont des vendeurs de lingerie...


Bref je ne sais pas si je suis un vieux coincé, mais... c'est fou tout de même? non?.... non?

Samedi 8 décembre 2007 à 1:42

Il y a des jours où je suis plutôt satisfait de moi. Je fonce, tête baissée. Je ne raterai pas mon métro ce matin, j'ai beau m'être accordé deux sonneries supplémentaires de réveil avant de m'extraire de ma couette (7 mn entre chaque sonnerie), j'ai beau avoir somnolé assis dans ma baignoire de 50 cm, la pomme de douche posée sur mon torse, j'ai beau avoir pris mon temps en essayant d'organiser quelque peu mes cheveux… rien ne m'arrêtera. Je fonce, tête baissée. Je suis sûr de moi, ce matin je serai à l'heure, en avance même, peut être. En avance seulement si j'ai le métro de 7h40.

Je fonce, tête baissée. Je sens que mes jambes décollent, mes pieds vont vite, tellement vite ; ils ne touchent déjà presque plus le sol. Je suis un automate. Trop de choses ne vont pas, beaucoup trop de choses, dans de nombreux domaines, mais moi, en un clin d'œil je suis déjà aux ¾ du chemin.


Je croise les gens, ils sont trop lents. Je dois aller encore plus vite, toujours plus vite.
Je fonce, tête baissée, et je réalise que je marche deux fois plus vite qu'une femme, là devant, de plus en plus proche, à chacun de ses pas mes jambes en ont déjà accomplies deux. Je jubile. Prestissimo. Elle se traine. Si elle marche aussi lentement, et si je vais deux fois plus vite, c'est donc que je parcours deux fois plus de distance qu'elle. Reportons cette donnée sur une année, sur une vie. Ainsi, par la seule force de mes jambes, par ma volonté et par ma vitesse, en allant deux fois plus vite qu'elle, je vois deux fois plus de choses, je profite deux fois plus, je vis deux fois plus. Je rentabilise.

C'est seulement après l'avoir dépassé qu'un frisson parcourt ma nuque. Je vais vite, c'est un fait, mais depuis que je suis sorti de mon immeuble je n'ai pas décollé les yeux de mes chaussures, du sol. Je n'ai fait qu'observer mes pas, allant de plus en plus vite, et ma montre aussi. Mes pieds, ma montre, et ses pas à elle, idem. Je n'ai rien vu d'autre. Je traverse, je cours et je ne vois rien.
Je ne vis pas deux vies, je n'en vis aucune.
Je fonce, tête baissée.

Dimanche 18 novembre 2007 à 2:30

"Oui, heu, j'aimerai bien être entouré de corps, serrés contre moi, me sentir emporté par la foule, le tout dans une extrème sensualité..."

Vous en avez rêvé, la RATP et la SNCF l'ont fait pour vous.

Merci les grèves, ce matin, aller de Porte de Versailles à Meaux fut une véritable épreuve. Après le tramway, 20 stations de métro à endurer (le calvaire du Christ, lui, ne comportait que 10 stations...) sur la ligne 4, de Porte d'Orléans à Gare de l'Est.

Violent. Les stations Montparnasse et Châtelet furent les plus insupportables. J'ai bien cru que des gens allaient se battre.

Heureusement je bénéficie d'un don extraordinaire, d'une véritable bénédiction de la nature, merci, merci, merci à la fée qui, penchée sur mon berceau m'a offert 192cm de hauteur...
Rien de plus agréable que vivre 25cm au dessus des autres, ou du moins, dans un métro bondé.

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